L'Hallucination artistique raconte en 18 chapitres l'histoire du rôle qu'a joué l'hallucination dans la création artistique au cours des deux derniers siècles, depuis la naissance de la psychiatrie, au début du XIXe siècle, jusqu'au début du XXIe siècle ; il s'achève avec un chapitre sur l'oeuvre du peintre allemand Sigmar Polke, mort en 2010.
L'auteur a opté pour un récit chronologique, de manière à faire apparaître une histoire de l'hallucination, telle qu'elle s'est modifiée à la faveur des événements historiques et des courants de pensée, et telle qu'elle a influé sur les images et les formes. Les chapitres sont émaillés de citations et d'analyses détaillées des textes, tableaux, gravures, films ; et ils comprennent chacun un cahier iconographique. Jean-François Chevrier reconstitue des réseaux de correspondances par-delà l'espace et le temps : Polke se prétend en relation télépathique avec Blake et Max Klinger, Rimbaud critique Turner, Baudelaire fait l'éloge de Meryon contre la vue descriptive, Munch et Strindberg se retrouvent à Paris, Artaud rejoue Nerval, Kafka est hanté par Cervantès et Dostoïevski, Pollock nomme un tableau d'après Joyce, Bruce Conner reprend Dante et Blake à son compte... L'auteur mime la machinerie hallucinatoire, rejoue le principe des associations inconscientes, et tisse ainsi une sidérante toile arachnéenne.